Le clan des Vipères de Jade :
Fondé il y a des siècles en même temps que le clan Shimono, le clan des Vipères s’est montré bien plus pacifique et discret que les autres. Établit en plein cœur des monts Jeido Maunten au centre du contient de Saekura, dans un village creusé à même la roche des montagnes, il a pour mission de trouver, élever et éduquer les futures gardiennes qui rejoindront le temple du vent pour protéger le Kaze no Namida.
Ainsi coupé de toute civilisation, les membres du clan ont dû trouver et développer leurs propres moyens de défense, tout en conservant la volonté de perturber le moins possible l’équilibre présent avec la nature et les créatures environnantes. Par la roche, ils ont extrait les matières premières nécessaires à la fabrication d’arme tranchantes, faisant ainsi d’eux de redoutables combattants. Mais c’est la forêt qui leur donna une arme bien plus puissante qui fit toute leur réputation sur le continent, et parfois au delà de l’océan.
La réputation du clan des Vipères de Jade tient en une encre particulière utilisée pour leurs tatouages. Une encre, créée à partir des pétales d’une fleur rare et aux pétales sombres, qui a la particularité de pouvoir être fusionnée à de l’éther et ainsi rendre les travaux réalisés aussi efficaces que de véritables incantations dans un livre d’arcanes. Cette encre, au fil du temps, a été manipulée et travaillée sans relâche pour la rendre sans danger pour le corps humain et pour la fusionner à la magie de l’ombre. Ainsi furent crées les premiers tatouages du clan. De véritables œuvres d’art sur la peau, capables de devenir des sorts, des armes, rendant leurs porteurs encore plus puissants et imprévisibles au combat. Ainsi, un tatouage de serpent à priori inoffensif pouvait, au bon vouloir du porteur, matérialiser le reptile dans un sort puissant et en faire un redoutable atout au combat, tout comme une simple ombre pouvait devenir réelle et prendre l’apparence d’un brouillard épais.
Grâce à cette capacité unique, le clan des Vipères fut en mesure de prêter main forte au clan Shimono pour protéger le temple durant les longs siècles que dura la guerre Eonique. C’est aussi à ce moment que le clan fit le plus parler de lui, car nombreux sont les soldats des diverses armées du continent qui furent témoins, au travers des innombrables batailles, de ces combattants capables de se servir de leurs encrages pour attaquer et se défendre. Le secret ainsi révélé, la recette de cette encre devint très convoitée par les autres peuples de Saekura.
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Le rituel de l’encre, Gishiki.
Aux environs de seize ans, ou à l’entrée dans l’âge adulte selon les races, les membres du clan se voient tous offrir la possibilité de subir le Gishiki, le rituel de l’encre. Il s’agit d’une cérémonie qui n’a lieu qu’une fois dans la vie de chaque individu et au cours de laquelle on lui tatoue des motifs de son choix avec l’encre secrète du clan. C’est un rituel sacré et important, ceux le refusant sont parfois mal vus par les autres membres. Aussi, dès l’enfance, pendant l’adolescence et au début de l’âge adulte, chaque individu réfléchi aux motifs qu’il veut se faire encrer sur l’épiderme. Ces esquisses sont mûrement pensées car les membres du clan ne passent le rituel qu’une seule fois dans leur vie.
Pour être digne de passer ce rituel, il faut maîtriser une magie particulière qui est celle de l’ombre, car c’est de cette magie qu’est composée en partie l’encre. Un apprentissage par lequel passe tous les Vipères, dès qu’ils savent marcher.
Chaque Gishiki est l’occasion pour le clan d’organiser un repas et quelques petites festivités de chant, danse et musique, mais aussi d’art car les artistes les plus doués du clan en profitent pour dévoiler les œuvres dont ils sont les plus fiers. L’individu qui va recevoir les tatouages choisit alors l’artiste qui va les lui faire lors de cette soirée.
L’encrage, qui se déroule ensuite quelques jours après, est un moment particulièrement douloureux. Durant des heures et des heures, parfois sur plusieurs jours, le nouveau tatoué endure les milliers d’aiguilles en bambou et métal qui perforent sa peau pour faire passer cette encre épaisse et imprégnée de magie. Il est déjà arrivé que certaines personnes ne supportent pas cette épreuve et abandonnent, ou meurent. C’est à cause de ces douleurs importantes et de la difficulté d’exécution de la tâche qu’il est interdit à tous les membres du clan de subir une deuxième fois le Gishiki. De même, il arrive que les exécutants repoussent de plusieurs mois ou années l’encrage afin d’être certains d’avoir les motifs parfaits pour chaque individu.
La recette de l’encre est le secret le plus précieux du clan, gardé farouchement depuis des générations, et jamais aucune personne extérieure au clan n’a pu bénéficier de ces encrages. Entre de mauvaises mains, cette encre pourrait avoir des conséquences désastreuses.